Sans doute la journée la plus contrastée depuis le début du voyage… Après un réveil frisquet à cause du vent, nous nous lançons dans une descente annoncée sur piste d'après la carte. Que nenni ! Un superbe single très joueur tout en virages relevés s'offre à nous sur environ 500 mètres de dénivelé. De quoi avoir la banane de bon matin ! Nous traversons ensuite un ensemble de petites collines recouvertes d'herbes dorées qui étincèlent sous la lumière du matin. Mais tout bascule ensuite : séquence "ville interminable" dans la vallée de Soledad, Rancho Santa Clarica et Castaic. Notre fond de carte nous indique des pistes ou des sentiers, et nous roulons sur des routes larges et fréquentées ou dans des lotissements de maisons neuves ! Sachant que nous allons partir pour 3 à 4 jours d'autonomie, nous nous arrêtons faire le plein dans un bon vieil hypermarché Walmartt au charme carrefouresque, puis nous faisons le plein de notre ventre autant que faire se peut dans une pizzeria tenue par des mexicains. Ambiance bien sympa puisqu'un match Mexique - Brésil est retransmis en direct sur les nombreuses télés qui tapissent les murs. La communauté mexicaine est à fond derrière son équipe tout en dévorant des pizzas dont certaines atteignent 70cm de diamètre… Encore quelques kilomètres en ville, avec l'ultime remplissage des camel-backs et gourdes qui a toujours une saveur particulière étant donné le doute sur la présence d'eau pour la suite, puis nous voilà repartis dans la pampa. Cette dernière est nommée "chaparral", sorte de tapis d'herbes jaunes et de petits buissons éparses qui recouvrent des montagnes aux formes arrondies. Belle ascension sur une crête sur environ 800 mètres de dénivelé, avec un passage où ça mouline dur en contournant un ranch pour éviter de croiser le propriétaire. Et oui, il est bien rare d'emprunter une piste sans avoir à passer par dessus une barrière affichant "no tresspassing" ou "Private proprety". Nous sentons bien que ces panneaux s'adressent plus aux véhicules qu'aux vélos, mais bon, dans le doute… Depuis le sommet de la montée, nous apercevons sur l'autre flanc de montagne, et bien plus bas, le canyon dans lequel nous sommes censés entrer et rouler pendant une quinzaine de kilomètres. Il nous semble très raide… Bien trop raide pour pouvoir espérer y rouler. Nous sortons l'ordinateur (et oui, bien moins lourd d'avoir un ordinateur avec toutes les cartes plutôt que des cartes version papier qui sont lourdes, encombrantes et introuvables pour certaines…) et cherchons à nouveau le type de chemin et les courbes de niveau pour essayer d'avoir une idée de sa pente. Les trois premiers kilomètres devraient avoir lieu sur une petite route, ce qui semble hallucinant, puis le reste sur un single montant tout en douceur. Après réflexion, nous décidons de tenter le coup et descendons donc pour rejoindre le départ du "fish canyon" (le canyon aux poissons). Joli suspens… La carte s'avère être juste. Nous n'en revenons pas, mais le canyon n'est pas raide du tout et la petite route, devenue piste, est très agréable, se faufilant entre les pentes raides et les petites barres rocheuses de conglomérat de temps à autre. Autre très bonne surprise : après environ 1km de remontée, nous commençons à voir de l'eau dans le lit de la rivière ! Ni une, ni deux, nous mettons en commun l'eau de nos gourdes et camel afin de dédier quelques litres à cette eau bénie… Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons un campground désaffecté, lieu de campement idyllique dans la vallée ouverte et verdoyante. Spagettis - saucisses au programme ! ;-)