Petite inquiétude : le camel-back de John a une fuite… Un rafistolage permet tout de même de transporter un litre et demi, mais il faut espérer que les sources ne soient pas à sec pour que le litre et demi manquant ne … manque pas justement ! Nous voilà repartis sur notre itinéraire 100% single digne d'un rêve… La matinée est ultra contrastée : première moitié dans une magnifique forêt des pins pandarosa. John est à deux crampons de rouler sur un rattle shake (serpent à sonnettes). Nous revenons en arrière pour voir si la bébête est encore au même endroit… Presque surprenamment, elle l'est ! Même si les serpents ne nous font pas particulièrement peur, il faut reconnaître que celui-ci est impressionnant. Un corps long et "massif". Une sonnette à vous mettre des frissons. Une tête prête à bondir avec la langue qui rentre et qui sort sans cesse. Belle bête… Après une quinzaine de kilomètres plutôt descendants et très joueurs, changement total de décor : nous voilà dans des paysages désertiques avec des Joshua trees et des buissons bas. Les sentiers deviennent très sableux, donc exigeants en montée et technique en descente. On se sent perdus au milieu de nulle part. De jolis blocs granitiques semblent avoir été posés de-ci, de-là, sur les grandes étendues arides des montagnes. Finn termine la matinée avec l'estomac dans les chaussettes et une grosse envie de dormir. La pause est bienvenue. John et lui se lancent pour la deuxième journée consécutive dans du terrassement pour parvenir à se faire une étroite terrasse dans la pente afin d'y dormir. Drôle... L'après-midi, ambiance sablonneuse, donc fatigante, voir agaçante pour certains membres du team dont nous ne citerons pas de noms… ;-) Après un long poussage, la descente est guère moins fatigante puisqu'il faut pédaler, même en descente ! Nous atteignons le point d'eau annoncé à un col : mauvaise limonade, pas d'eau… Le point suivant est une vingtaine de kilomètres plus loin… Pas raisonnable de continuer car nous n'avons aucune certitude sur le fait qu'il y aura de l'eau, la nuit arrive dans 2 heures et nous n'avons plus beaucoup de réserves. Après avoir analysées les cartes, nous décidons de descendre "à la ville" par de la piste puis du goudron. Avant de partir, nous vidons nos gourdes dans une bouteille à l'intention d'un marcheur anglais que nous avons dépassé. Ca pourra sans doute le sauver, car pas facile de se sortir de ce genre de situation lorsque l'on est à pied… Avec une belle lumière de fin de journée sur le "bush" désertique, nous mettons donc le cap sur les abords du Lac Isabella. Un méchant vent de face rend les quinze derniers kilomètres de plat très pénibles, mais nous finissons par atteindre le Graal : un camping KOA. Nous nous jetons sur, dans l'ordre, de l'eau, de la bière et des pizzas. Le ventre de Jon et Pascal ne le vivent pas très bien… Le ventre prêt à exploser, ils se jettent sur leur Thermarest en attendant que leur corps parvienne à se dépatouiller avec ce trop plein de liquide… ;-)